Olesya Shchukina

Olesya Shchukina nous a séduits avec ses deux courts métrages, Le vélo de l’éléphant et La luge qui débordent de tendresse et d’inventivité. Nous sommes très heureux qu’elle ait accepté de répondre à nos questions.

Filmographie :
• Le vélo de l’éléphant (court métrage – 2014) : réalisatrice, scénariste, création graphique
• La luge (court métrage – 2016) : réalisatrice, scénariste, création graphique
• Ma vie de Courgette (long métrage de Claude Barras – 2016) : décoratrice et illustratrice

Portrait animé publié le 15 mars 2021

Cinéma Le DrakkarPourrais-tu nous présenter ton parcours et ton travail ?

Olesya Shchukina – Je suis née à Saint-Pétersbourg en Russie et j’ai déménagé en France quand j’avais 24 ans pour faire mes études à La Poudrière, une école d’animation à Valence qui est renommée dans le monde entier. J’ai commencé mes premiers essais en animation quand j’avais 15-16 ans. C’était grâce à mon petit frère qui avait toujours rêvé de faire de l’animation. Il a appris qu’il y avait un logiciel Flash et il m’a fait apprendre aussi comment ça marche et comment on peut animer. Mes premiers films duraient 10-15 secondes, mais j’étais très fière de moi. Quand j’ai eu 17 ans, je me suis cassé la jambe pendant le cours de sport (en Russie en hiver, on fait du ski de fond, mais j’ai descendu une petite colline et je suis mal tombée). J’ai passé deux mois à la maison et j’ai fait quelques petits films d’animation beaucoup plus élaborés. C’était toujours des films de 15-20 secondes, mais avec plus de sens et avec de vraies petites histoires. Quand j’ai fini l’école, j’ai essayé de passer l’examen d’entrée dans une université du cinéma et télé à Saint-Pétersbourg. J’ai été acceptée grâce à mes petites animations faites quand j’avais la jambe cassée.
Maintenant, j’ai 35 ans et j’habite à Paris. J’ai réalisé quelques courts métrages d’animation : Le vélo de l’éléphant en 2014 (produit par Folimage) et La luge en 2016 (produit par Soyuzmultfilm, distribué en France par Folimage). J’ai travaillé aussi comme décoratrice et illustratrice pour Ma vie de Courgette (un long métrage d’animation réalisé par Claude Barras). À côté, j’ai commencé à faire des illustrations. Raconter des histoires avec une image fixe, ça m’a toujours intriguée. En plus, avec des illustrations, on peut avoir le résultat beaucoup plus vite. Du coup, j’aime bien alterner entre l’animation et l’illustration. Je dessine surtout pour des magazines pour enfants, j’illustre des livres aussi.
Note du CLD : C’est une illustratrice talentueuse qui participe à des livres pour enfants (Le poil de Baribal) et à des magazines jeunesse (Graou et Histoire pour les petits).

Le vélo de l’éléphant – Olesya Shchukina – 2014 © Soyuzmultfilm / Folimage

La luge – Olesya Shchukina – 2016 © Folimage

Ma vie de Courgette – Claude Barras – 2016 © Gebeka Films / Blue Spirit Studio / Rita Productions

Le poil de Baribal – Renée Robitaille (auteur), Olesya Shchukina (illustratrice) – 2016 © Folimage

Histoires pour les petits – illustration de la couverture d’Olesya Shchukina – février 2021 © Milan Jeunesse

CLDPourrais-tu nous faire partager un souvenir de séance de cinéma qui t’aurait marquée ?

OS – C’était Dogville de Lars von Trier que j’ai vu à Saint-Pétersbourg dans le cinéma Avrora en 2003, juste après le dernier examen pour être acceptée à l’université. Le film m’a beaucoup frappée. À tel point que le lendemain, je me suis réveillée avec la fièvre. Je ne sais toujours pas si c’était le stress de l’examen ou si c’est vraiment le pouvoir magique de Lars von Trier quand on le regarde en grand format.

Dogville – Lars von Trier – 2003 © Zentropa

CLDPourrais-tu nous parler de ton actualité et de tes projets ?

OS – Je suis en train de travailler sur un documentaire animé d’environ six minutes. C’est une production russe et le film est basé sur le témoignage d’une personne de la communauté LGBTQ+ russe. Le film doit sortir cette année.

CLDAurais-tu quelques suggestions de films ou de lectures à nous conseiller ?

OS – Récemment, j’ai vu Bonjour ! (1959) de Yasujirō Ozu pour la première fois et je l’ai beaucoup aimé. C’est un film léger sur une famille japonaise et leurs voisins, avec beaucoup d’humour. L’histoire est simple et très linéaire, mais en même temps le cadrage, la manière dont le film est tourné, c’est très joli et inventif. Il y a beaucoup de second degré sous la surface.

Bonjour ! – Yasujirō Ozu – 1959 © Shōchiku